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Aide Humanitaire suite aux inondations du Mayo Danay : 1750 FCFA par Victime, une insulte inacceptable selon Jean Michel Nintcheu

L’honorable Jean Michel Nintcheu fustige le montant dérisoire de 350 millions de FCFA octroyé par le Chef de l’Etat comme aide d'urgence, suite aux inondations survenues dans le département du Mayo Danay, Extreme-Nord. Le député Jean Michel Nintcheu interroge le gouvernement sur l'utilisation des fonds alloués à la protection civile:

 

11 morts ; 200.000 personnes impactées ; 103 000 hectares de cultures détruites ; 185 écoles primaires inondées ; 13 lycées inondés ; 1 178 têtes de bétail perdues ; 8 000 maisons détruites. Tel est le bilan provisoire dressé par le préfet du Mayo Danay qui vient par ailleurs de lancer un appel à l’aide humanitaire. Qu’il me soit permis d’adresser mes sincères condoléances aux familles frappées par cette tragédie insoutenable.

Le seul tort des victimes c’est d’être habitants des localités profondément touchées dans ce département. Le ministre de l’Administration territoriale vient d’annoncer que le président de la République a débloqué 350 millions de FCFA comme aide d’urgence pour les 200.000 victimes du département du Mayo Danay, région de l’Extrême-Nord. Soit 1750 FCFA par victime. Une insulte inadmissible et inacceptable à l’endroit de ces populations meurtries.

S’agit-il des fonds propres de M. Biya ? Il y a lieu de rappeler que, répondant à une question orale que je lui ai posée dans ce sens, M. Atanga Nji est subitement devenu l’expert en balbutiements et en esbroufe du gouvernement. Tout en interrogeant la provenance de ces 350 millions de Fcfa, j’interpelle le gouvernement de la République sur les points suivants : à quoi servent les milliards de Fcfa alloués chaque année à la Direction de la protection civile qui est logée au ministère de l’Administration territoriale ? Le budget annuel moyen de la direction de la protection civile est de 6 milliards de Fcfa soit un total de 78 milliards engloutis en 12 ans. Pourquoi ne pas mobiliser le chapitre 65 du budget général de l’Etat intitulé « Intervention de l’État en fonctionnement » et dont le but est de couvrir les charges non prévues par l’État en fonctionnement ?

De 2010 à 2021, plus de 4000 milliards de Fcfa ont été consommés sur cette ligne budgétaire. Ces inondations dévastatrices frappent systématiquement et de façon périodique la région de l’Extrême-Nord depuis 2012. On y enregistre toujours des drames humanitaires. De ce qui précède, il est plus que jamais urgent que la Chambre des comptes inspecte le chapitre 65 du budget général de l’État ainsi que les comptes du ministère de l’administration territoriale dans le programme consacré à la protection civile depuis 2012. Les météorologues prévoient de très fortes précipitations en fin septembre, octobre et novembre. Des spécialistes font état de ce que les dégâts qui seront causés par le gonflement du lac de Maga seront pires par rapport aux inondations de Yagoua quand la hauteur d’alerte de l’eau sera atteinte. L’ouvrage de régulation sera ouvert mais l’eau ne pourra pas bien circuler du fait que ce dernier est bouché par des herbes et autres algues.

Les premières victimes seront la base de la Semry de Maga et les villages satellites en aval. La rupture de la digue du Logone qui s’en suivra va causer plus de dégâts et de ravages ! Où sont passés les documents contenant des logiciels de gestion d’eau laissés par l’entreprise Sogrea qui a construit la digue de Maga? Veut-on faire croire que ces documents sont inexploitables ou obsolètes ? Pourquoi, alors qu ‘il n’ y a pas eu de pluies durant les mois de mars, avril et mai, n’avoir pas pris des dispositions nécessaires pour vider une partie d’eau de ce lac vers le lac Tchad? Tout ceci en tenant compte du calendrier des cultures.

La Semry a commencé la culture du riz à Maga en 1980. Il pleuvait évidemment à cette époque. Depuis 1971, année de création de cette entreprise, la digue du Logone qui protège les riverains et la culture le long de ce fleuve font partie du patrimoine de la Semry. Cette entreprise n’est plus que l’ombre d’elle-même du fait de la mauvaise gouvernance érigée en mode de gestion depuis l’accession de M. Biya au pouvoir en 1982. Il est évident que la responsabilité de la dégradation des ouvrages de circulation d’eau et les dégâts qui en résultent incombent à M. Biya qui concentre l’essentiel du budget de l’État à Yaoundé. Pour que cette tragédie périodique ne se reproduise plus, la seule et unique voie de sortie pour nos compatriotes de la région de l’Extrême-Nord est de transformer ces inondations meurtrières en torrent républicain pour sortir les gouvernants actuels en 2025 ou avant.