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Bafoussam: dans le marché noir des porcs

Dans un contexte marqué par la peste porcine, les commerçants proposent discrètement cette viande dans les espaces marchands, au mépris de la note du gouverneur qui l’interdit.

Absente des étals, la viande de porc reste présente dans les marchés de la ville de Bafoussam. Elle se commercialise toujours, bien que discrètement. En témoigne la commande de 20 kg que vient de passer une dame à un boucher au marché B, situé dans le deuxième arrondissement du chef-lieu du département de la région de l’Ouest.

Il est environ 12 heures jeudi 19 août. La cliente en avait besoin pour une cérémonie familiale, lorsqu’elle a eu vent de l’endroit où elle pouvait s’en procurer. « Je viens de finir la quantité que j’avais pour ce jour. Passes ta commande et revient demain matin à partir de 8h ;t u seras servi avec discrétion », lui répond le boucher chez qui elle s’est rendue.

Sur son comptoir, juste quelques morceaux insignifiants de viande de chèvre disposés. L’on apprend qu’en réalité, c’est le secteur dédié à la vente de la viande de porc. Mais les agents du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales y font des contrôles inopinés pour s’assurer du strict respect de la mesure du gouverneur de la région de l’Ouest fermant les marchés de commercialisation de porcs.

Dans cette note signée le 16 juillet dernier, Awa Fonka Augustine interdit également de façon momentanée la circulation et le transport de ces produits sur son territoire de commandement. « Lorsque nous en voulons, nous passons simplement la commande discrètement», fait savoir un commerçant de vivres frais à proximité.

Au marché A, situé dans le premier arrondissement de la ville de Bafoussam, à un jet pierre du célèbre carrefour Biao, c’est le même scénario. Dans le secteur de la boucherie on n’aperçoit que la viande de bœuf. « Madame puis-je vous aider ? », lance un vendeur à une cliente qui semble ne pas trouver ce dont elle a besoin.

« Je suis à la recherche \ de la viande du porc, mais je n’en trouve pas », répond la dame. Et le commerçant de lui dire qu’il y a en quantité suffisante mais pas exposée. « Quelle qu’en soit la quantité, elle est disponible sous le comptoir, », dit-il non sans préciser que la vente doit se faire en cachette.

Prochaine halte, le marché C. Nous sommes non loin du marché A. Seuls deux bouchers situés l’un à l’entrée et l’autre un peu plus au centre du marché vendent la viande de bœuf.

Les vendeurs de porc sont partis définitivement il y a quelques jours, lorsqu’une des dames qu’ils ravitaillaient en viande a été interpellée et ses trois grandes marmites de porcs rôtis jetées dans la poubelle parles forces de l’ordre », rapporte un des bouchers. Celui-ci ajoute que la viande de porc est bien là, il suffit de passer la commande. « C’est juste que cela se passe en toute discrétion », précise-t-il Ces mesures prises par le gouverneur Awa Fonka Augustine n’ont toujours pas été levées.

Elles visent à « faire face aux risques de propagation de la peste porcine africaine et à protéger le cheptel porcin de la région de l’Ouest », justifie le gouverneur de la région de l’Ouest, qui menace de sanction toute personne qui passera outre sa décision.

 

 

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