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Boycott des artistes camerounais par la diaspora: La guerre des étoiles

C’est avec consternation que j’ai eu teneur de la publication du manager de l’artiste émérite Coco Argentée. Quand on est communicateur, et surtout quand on gères les intérêts d’une personnalité publique, il faut parfois prendre du recul pour bien choisir ses mots avant de les avancer.

Citer le patrimoine de l’artiste c’est bien. Gérer la suite de sa carrière c’est une autre affaire. On ne fait pas ce genre de publication quand vous avez en face des gens qui ont été contraints à l’exil politique depuis une vingtaine d’années. Ils n’ont plus rien à perdre. Quand on fait face à une telle situation il faut faire profil bas et chercher une approche appropriée pour résoudre le problème. Certains fans de Samuel Eto’o l’ont copieusement insulté quand il a pris position en faveur de son «père» qui aurait tout fait pour lui, il n’a jamais exhibé ses milliards en banque pour montrer qu’il était au dessus de tout.

Maintenant, à titre personnel, si j’ai à boycotter un artiste, je ne me rendrai pas à son concert. Empêcher les autres d’y aller c’est autre chose. En Démocratie, la divergence d’opinion fait partie des règles. C’est d’ailleurs un principe immuable et fondamental. Personne ne m’a refusé un marché parce que je détestais Paul Biya. Maintenant, je peux comprendre la frustration des uns et des autres.

En effet, le Gouvernement Camerounais n’a jamais porté nos artistes en cœur. Ils ont un statut précaire et généralement ce sont les fans qui mettent les mains dans les poches pour voler à leur secours quand ils ont des problèmes de santé. C’est toujours ces mêmes fans qui les soutiennent à tous les jours en payant l’entrée de leur concert. C’est comme si tu tombais amoureux d’une personne qui t’a voilé. Aucun Gouvernement du monde cruel auquel nous appartenons, ni moins un homme politique a déjà créé un artiste. Il est exclusivement la créature du bas-Peuple. S’il n’est pas adulé, aucun homme politique ne s’intéressera à lui. Ce dernier ne s’intéresse à lui que pour un laps de temps uniquement pour ses intérêts politiques et après c’est ni vu ni connu.

Alors, au lieu que ces artistes comprennent l’indignation des gens, ils se permettent d’exhiber leurs biens. D’autres prennent pour exemple Kanye West et Trump. Il va falloir faire très attention car peu de personnes ont une certaine connaissance du showbiz américain. Déjà que nous n’avons pas la même consommation culturelle. Mes convictions m’obligent à respecter tout un chacun. Chaque artiste est libre de prester pour qui il veut. Maintenant, s’il s’en va dîner à la table du Diable tout en sachant qu’il ne l’aime pas, quand il sera dans les problèmes, il devra le contacter. Je n’empêcherai jamais la tenue du concert d’un artiste. S’il a joué pour la gloire de Paul Biya, hé bien tout le bien que je puisse souhaiter est que durant 7 ans qu’il épargne le bas-Peuple de ses problèmes du genre: « je suis soufrant et le gouvernement ne s’occupe pas de moi », « j’ai pas perçu mes droits d’auteur », « le ministère tue notre culture » et j’en passe.

Les artistes ou leurs proches qui insultent leurs fans de la diaspora savent sur quoi ils comptent car j’ai une idée précise de combien ils gagnent lors d’une prestation à l’internationale. Au lieu d’aller en guerre sans savoir qui sera le vainqueur, mieux encore une conciliation...

©  Britanikus Zendé