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Caisse de développement de la pêche maritime : Banqueroute programmée

Écarté de ses missions originelles par un ministre des Pêches, de l’Élevage et des Industries animales un peu voyou et glouton, la Caisse de développement de la pêche maritime (Cdpm) bat de l’aile aujourd’hui et est au bout de la faillite à cause des prédateurs bien lacés qui s’arroge tous les avantages liés à cette institution.

Pendant que le pays reste pratiquement dépendant des importations des produits halieutiques, certains pontes du régime ont mis la structure en coupe réglée sous le regard complice du Minepia. Le Point Hebdo, sans gilet de sauvetage, fait son immersion dans l’univers de la Cdpm.

Pour mieux comprendre le drame qui joue à Douala, siège de la Caisse de développement de la pêche maritime (Cdpm), il faut remonter en 1974, lorsqu’un décret du président de la République crée cette structure dont l’objectif est de contribuer à l’exécution des programmes d’action en matière de formation et d’encadrement des pêcheurs, à la promotion de la recherche halieutique en liaison avec les organismes compétents et subsidiairement à l’amélioration des circuits de distribution du poisson de la pêche artisanale. Naturellement, sa tutelle est le ministère des Pêches qui préside d’ailleurs le conseil d’administration.

Un Conseil d’administration dans lequel l’on retrouve un représentant du ministre du Développement industriel et Commercial ou son représentant, le ministre des Finances ou son représentant, les préfectures des départements côtiers (Fako, Ndian, Océan, Sanaga Maritime, Wouri), le directeur des pêches maritimes, le directeur de la coopération et de la mutualité, le président du syndicat des armateurs.

L’historique

Pour la petite histoire, la première session extraordinaire du Conseil d’administration de la Cdpm s’est tenue le 15 juillet 2015 à Yaoundé. Elle portait essentiellement sur l’examen et l’adoption du compte administratif du secrétaire exécutif de la Cdpm et du compte de gestion de l’agent Comptable de cet organisme.il a ainsi été reconnu que dans le cadre de l’exécution du budget de l’exercice 2015, la Cdpm avait élaboré et validé son programme de performances qui s’intégrait alors dans le programme 408 : le développement des productions halieutiques, un programme subdivisé en deux sous-programmes à savoir : l’appui au développement des productions halieutiques et l’appui institutionnel, pilotage, coordination et suivi des activités.

Pour l’exercice 2015, pour ce qui concernait l’appui au développement des productions halieutiques, les principales activités avaient tourné autour de l’appui à la maitrise de la production des pêches de capture, et au développement de l’aquaculture commerciale au développement des infrastructures de production.

Au premier trimestre 2015, les travaux réalisés avaient coûté à la Cdpm 49 750 000 Fcfa, pour des résultats effectifs sur le terrain. Ainsi, les opérations de production menées à l’Unité pilote d’aquaculture intensive(Upi) de Logbaba-Douala avaient permis de produire 140 000 alevins environ qui ont été distribués à certaines fermes publiques ou privées dans le cadre de la promotion par le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales(Minepia) de l’aquaculture commerciale.

La promotion du poisson de table auprès des consommateurs avait été assurée par la vente promotionnelle des trois tonnes de-poissons mis en élevage en 2014, entre autres. Bref l’on retient de ce Conseil que le programme de performance et le budget de l’exercice en cours s’exécutaient normalement. Et pour ce qui concernait l’exécution de son journal des projets, sur neuf projets prévus, huit avaient déjà attribués. Ce n’est qu’une étape.

Opérateurs nationaux

En 2020, afin de contribuer à l’accroissement de la production aquacole du Cameroun, la Cdpm avait annoncé la distribution de 300000 alevins aux pisciculteurs locaux. Ce type d’initiative est légion dans le pays depuis quelques années, dans l’optique de réduire les importations massives de poissons congelés sur le territoire camerounais. Mais, en dépit de ces mesures de promotion de l’aquaculture, la production nationale demeure faible.

Selon les statistiques révélées le 12 août 2020 au cours d’une concertation au ministère du Commerce, la production aquacole du Cameroun culmine généralement à 10000 tonnes, et atteint souvent 15 000 tonnes au maximum, à en croire les producteurs. Afin d’inverser cette tendance et sauver une partie des 160 milliards de Fcfa dépensés dans les importations chaque année, selon Divine Ngola Tom-bouh, sous-directeur de l’aquaculture au ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), le Cameroun veut désormais attirer des industriels dans le secteur de l’aquaculture.

C’est ainsi qu’en juillet 2020, le gouvernement a lancé un avis à manifestation d’intérêt en vue de la pré-qualification des opérateurs nationaux et étrangers désireux d’investir dans l’aquaculture au Cameroun.Ces investisseurs sont appelés à exploiter le potentiel aquacole qu’offrent les fleuves Dibamba, Nyong, Sanaga, ainsi que les retenues d’eau de Lagdo, Lom Pangar, et les façades maritimes entre Kribi et Campo, puis entre Limbe et Idenau.

On pille

De l’histoire plutôt ancienne puisque depuis 2015 justement, rien n’est fait à la Cdpm, si oui, on pille à guichets grandement ouverts. Le Dr. Salvador Ngoande accuse son boss de tout ce qu’il fait. Les bureaux sont tellement sales qu’on n’a jamais vu cela dans une administration publique. Dans le même temps, le personnel souffre le martyr. Même la lutte contre le Covid n’est pas importante à ses yeux. C’est pourquoi on peut mettre à leur disposition un fut percé. Alors que la Cdpm a un devoir de rentabilité, on donne plutôt les alevins et le matériel aux privilégiés de la République que sont les ministres, les sénateurs, les députés, les hautes personnalités de la République qui pratique l’aquaculture pour des raisons purement nombrilistes alors que les vrais destinataires sont laissés à côté. Conséquence, à la Cdpm, l’on produit pour faire cadeaux aux pontes. Ce qui a conduit l’unité pole de Log Baba à devenir un gouffre à sous.

La vache à lait

Tenez ! On investit 5 millions de Fcfa et on vend pour 300 000 Fcfa. Quel gâchis. Ceci au nez et à la barbe du ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales. Salvador Ngoande, le bourreau de la Cdpm, l’homme qui se permettrait tout, en indiquant à-qui veut l’entendre qu’il agit aux ordres du Minepia.

En d’autres termes, ce manager d’opérette, en faisant du ministre Taïga son complice de fait, s’adjoint un acolyte pour les préjudices et autres poursuites dont il sera sujet d’ici quelques temps. Puisqu’ils pillent ensembles pour contenter les pontes de la République en leur offrant les alevins, laissant les aquaculteurs les véritables destinataires en seconde zone. Drôle de pays, ce cher Cameroun. Et pourtant cela n’émeut personne.

Les gardiens de la fortune publique sont muets comme des carpes. Ils n’ont les yeux que pour des dossiers où il y a des comptes à régler. Dommage pour la Nation. Dans nos prochaines éditions, nous reviendrons un peu plus en profondeur, sur certaines révélations de dernières minutes qui, clouent le couple Salvador Ngoande-Taïga, éventreur incontestés et avérés de la Cdpm. De la dynamite…

Le Point