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Cameroun : Après 40 ans d’une gouvernance chaotique, ils se sont appuyés sur le socle communautaire pour justifier leur échec

Ceux animés par la tentation génocidaire seront battus, dixit Boris Bertolt. La résurgence du discours interethnique et le regain de tribalisme observés aujourd’hui dans les réseaux sociaux et dans espaces publics font craindre. Le journaliste et activiste Boris Bertolt, dans une tribune partagée sur sa page Facebook, tire la sonnette d’alarme.

Tribune

Les débats sont enflammés et pollués par des idéologues de la haine et des fondamentalistes de l’identité. A la suite des manifestations de Genève qui auraient pu passer pour de banales manifestations illustrant d’ailleurs la vitalité du débat politique dans une société prétendument démocratique, ils ont transformé l’espace médiatique et public en un cercle nauséabond dans lequel ils déversent toutes leurs théories d’un complot prétendument orchestré par une communauté.

Ils cherchent les boucs émissaires pour justifier l’échec d’une gouvernance marquée par le népotisme, le tribalisme et la corruption depuis 40 ans. Ils cherchent des alliés pour conserver leur position hégémonique d’enrichissement sur le dos du peuple et à son insu. Ils ont inventé l’ennemi public Numero 1. Celui là responsable de près de 10000 morts en zone anglophone : « Maurice Kamto et ses alliés Bas - MRC ».

L’ennemi identifié, leurs idéologues de l’apocalypse ne cachent pas leurs appels à la solidarité, à la cohésion du groupe qui selon eux est attaqué. Il faut se préparer. Oubliant que ceux qu’ils appellent en renfort sont les premieres victimes de leur gouvernance chaotique. L’on a qu’à voir le Sud Cameroun pour s’en rappeler ou découvrir qu’à 5km de Yaoundé des populations n’ont pas d’eau, d’électricité et parfois n’ont jamais vues le goudron.

Je ne m’inquiète pas plus que ça de ces balbutiements de fin de règne d’une élite qui craint de rendre compte à un peuple qu’elle a paupérisé. Ayant conscience de ne pas bénéficier de légitimité ils ne peuvent s’appuyer que sur un socle communautaire imagé construit quotidiennement. Mais très fragmenté. L’illettrisme et la pauvreté aidant, ils parviennent cependant à amener une hordes de fanatiques incultes du tribalisme à déverser en continu leur haine. Mais je ne suis pas très inquiet.

Cependant il y a quand même lieu de rappeler que le Cameroun a une relation particulière avec les pratiques genocidaires et les auteurs de genocide. Souvenez vous que le deuxième génocide après celui de Madagascar en Afrique francophone a été perpétré au Cameroun et jusque-là l’histoire n’a pas encore été dite et encore moins réparée.

Mais plus récemment encore, le Cameroun a accueilli sur son territoire pendant trois ans, les genocidaires du régime du président rwandais, Juvenal Habyarimana, assassiné en 1994. À leur tête, l’homme qui était considéré comme le cerveau du genocide: le colonel Théoneste Bagosora ( en photo à droite).

Alors que la traque des genocidaires Hutu était lancée Théoneste Bagosora et ses proches ont vécu au Cameroun, sous protection du gouvernement camerounais pendant deux ans sans être inquiétés. Il aura fallut la pression des Nations Unies, pour que ce cerveau du genocide rwandais soit remis à la justice internationale.

Protéger les auteurs d’un genocide est un marqueur d’une certaine affinité idéologique et intellectuelle. L’expression d’une adhésion à une démarche politique d’exclusion et d’ensauvagement de la société. C’est passer le concours du barreau de la haine en attend la création des pogromes.

Hélas, le régime de Paul Biya l’a fait.

En ces heures de fin de règne, la tentation à reproduire les schémas expérimentés ailleurs anime certains au sein de l’appareil d’Etat. conscients du désir de changement profond dans la société, le recours à la violence et à la haine ethnique constitue la seule alternative.

Les anglophones en font l’expérience de cette brutalité. Tout cela marqué d’une forme d’arrogance. D’ailleurs, Bagosora était lui-même toujours arrogant bien qu’ayant été battu militairement par le FPR.

Ah oui. Ils ont été battus par Paul Kagame qui n’a jamais visité le Cameroun. Car en réalité l’idéologie genocidaire n’a jamais triomphé dans le monde post deuxièmement guerre mondiale et ne triomphera jamais. Les genocidaires seront battus. Certes dans un monde plus fragmenté mais ils seront battus.

Ainsi va la République