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Cameroun : Des interrogations sur le vide qui se crée chaque jour un peu plus autour du Maurice Kamto

Depuis l’élection présidentielle qu’il a vivement contestée les résultats, et les conteste encore, la prison, les démissions et surtout la grande faucheuse viennent clairsemer au sein de son état-major.

Affaiblissements de l’homme face à l’acharnement du destin ? La disparition de Christian Penda Ekoka, un récent allié de Maurice Kamto, suscite des interrogations sur le vide qui se crée chaque jour un peu plus autour du leader Mrciste. La mort fait son œuvre, frappant à l’aveuglette. Pour ne citer rien que les plus retentissantes, il y a eu, juste après la présidentielle, le décès de l’un de ses sûrs lieutenants qui tenait la région de l’Ouest, Kamdem, des suites de maladie. Juste après lui, c’est l’avocat Me Sylvain Souop, le président du collectif des avocats commis à la défense de Maurice Kamto, ses alliés et ses militants, qui va à son tour tirer sa révérence, suite à un accident de circulation. Toutefois, il décède à l’hôpital dans des circonstances très contestées, entre émoi, controverses et polémiques, l’opinion ne sut plus où mettre la tête au mois de janvier 2020.

L’ordre des médecins s’en était saisi, déposant de ce fait un dossier sur la table du ministre de la Santé publique. « Nous confirmons avec la plus grande des consternations le décès de Me Sylvain Souop. Aux dernières nouvelles en provenance du personnel soignant, il était prévu une opération sur son bras droit fracturé. Il apparaît que l’opération aurait été compromise et annulée du fait d’une réaction ou alors un défaut de réaction en relation avec l’anesthésie », écrivait alors Bibou Nissack, le Porte-parole de Maurice Kamto, grossissant un peu plus la polémique autour de cette mort. Dans cet engrainage de morts qui frappent les proches du leader du Mrc, c’est celle de Paul Eric Kingue, déjà en rupture de ban avec lui qui vient défrayer la chronique.

Opposé désormais à celui dont il fut le directeur de la campagne en 2018, le président du Mpcn est décédé cette année à Douala, de suite dit-on de Covid-19, laissant sa cité de Njombe-Penja orpheline. Comme Paul Eric Kingue, Christian Penda Ekoka, est le deuxième illustre disparu des lieutenants de Maurice Kamto avec qui il a partagé neuf mois de prison à Kondengui. Sa mort surprend surtout du fait aussi, comme Paul Eric Kingue, il était en rupture ouverte avec le leader du Mrc au sujet de la gestion des fonds dans l’opération humanitaire, dont il était le président du comité de gestion de cette enveloppe constituée des contributions des Camerounais et des amis du Cameroun. C’est donc à juste titre que Maurice a déclaré que sa mort est « un grand coup porté à la libération de notre peuple et à la résistance nationale ».

Emprisonnements et démissions

Visiblement, la prison est un lieu fertile qui se propose de nuire à la projection du Mrc et de ses militants. De ce fait, elle s’intéresse particulièrement à ceux dont le militantisme est débordant ou éprouvé, c’est selon. On a pu le vérifier à la suite des différentes marches lancées par le Mrc à travers le pays mais interdites. Ces militants courageux et tenaces qui ont bravé l’interdiction sont en prison aujourd’hui. Là encore c’est la loi. Mais que dire de ceux qui n’ont pas marché et que dame prison leur a ouvert grandement et affectueusement les bras ? On peut penser ici à Alain Fogue Tedom, le trésorier du Mrc et à Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto. Les deux ont toujours signifié n’avoir jamais été dans la rue, mais cela n’a pas été suffisant pour qu’ils sortent des maisons d’arrêt. A côté des prisons, il y a aussi des démissions tapageuses qui clairsement les rangs du Directoire du Mrc.

On se souvient de Célestin Djamen qui a claqué bruyamment la porte et a créé son partie politique. Il n’y a pas longtemps, Me Michelle Ndoki était annoncée sur le départ même si ces derniers jours, elle a tenu des propos signifiant qu’elle est encore dans le train de la renaissance. Au sein de l’opinion, une frange importante estime que la non-participation du Mrc aux élections législatives et municipales de février 2020 a fragilisé de manière irréversible la flamme militante de bon nombre des militants et surtout des membres du Directoire qui peinent à se remettre de cette désillusion. Maurice Kamto, tenant fermement les manettes du parti, fait savoir aux siens que la renaissance n’est pas une question de postes à gagner, mais un changement de la société dans sa globalité. Combien le comprennent encore de cette oreille dans son cercle fermé ?

Curieusement tout de même, alors que certains s’essoufflent au sommet, la flamme militante à la base semble intacte ou se raviver. Maurice Kamto doit le savoir et c’est précisément pour cela qu’il annonce que le voyage sera long et conseille sur le coup à ceux qui sont empressés, de descendre du train si le besoin ou la nécessité les prenaient. A la question donc de savoir si Maurice Kamto va être au finish seul au rythme où ses soutiens au sommet sont atteints, il y a lieu de se demander si le leader d’un parti tire sa force du sommet ou de la base. Là est le vrai sens de ce questionnement.

 

 

 

Le Messager