La Confédération africaine de football (CAF), qui a décidé de retirer le droit du Cameroun d’accueillir le prestigieux tournoi de la Coupe d’Afrique des Nations l’année prochaine, a suscité beaucoup de sentiments mitigés.
Le gouvernement camerounais, par l’intermédiaire du ministre de la Communication, s’est déclaré choqué par la décision de la CAF vendredi, insistant sur le fait que le Cameroun est plus que capable d’organiser le tournoi.
Dans le même temps, l’opposition et les citoyens camerounais ordinaires ont réagi avec stupeur face à la tournure des événements qui ont paru inattendus à beaucoup.
Les médias sociaux ont été submergés par des échanges animés de la part de ceux qui critiquent ce qu'ils considèrent comme l'incompétence du gouvernement incapable de répondre aux attentes de la CAF après avoir accordé au Cameroun le droit d'organiser le tournoi de football en septembre 2014 ,.
«La tristesse et la désolation touchent le cœur des Camerounais ce soir. Notre pays ne méritait pas ça, non, non et non ! Et pourtant, c'est arrivé », a écrit Jean Michel Nintcheu, député (SDF).
«Je suis très triste pour mon pays. Que puis-je dire qui n'a pas été dit? Laissez-moi souffrir en silence », a déploré Emmanuel Simh, avocat au barreau du Cameroun.
Le communicateur Jean Claude Bilana a exigé que les responsables de l'incompétence soient arrêtés, les décrivant comme des imposés.
Pour le professeur de journalisme Baba Wame, le gouvernement est à blâmer pour avoir pris deux ans après que la CAF ait accordé l'hébergement au Cameroun juste avant le début des travaux d'infrastructure.
«Ce qu'il faut dire sans équivoque, c'est qu'il y a des gens qui ont échoué. Ce qu'il faut dire sans sourciller, c'est que depuis 2014, nous avons eu au moins quatre ans pour éviter l'imbroglio. Ce qu’il faut dire avec force, c’est que la diplomatie active dirigée par les FAC vient de sauver les meubles d’une humiliation qui aurait pu être plus grande », a déclaré le journaliste sportif Martin Camus Mimb.
Il a affirmé que bien qu’il soit membre du Comité d’organisation local (COCAN) chargé de la préparation du tournoi, il « n’a jamais été invité à une seule réunion ».
Jean Lambert Nang, ancien responsable du service sport à la télévision nationale, a déclaré: «Notre honneur est bafoué, notre fierté vendue par des dirigeants qui ne vivent que pour de l'argent… Ils ne peuvent pas dire la vérité au président de la République car leur ambition est de durer au pouvoir et durer encore. Ils ne se soucient pas des gens qui ne demandent que du pain et des jeux ».
Pendant ce temps, un voile d’embarras semble recouvrir les couloirs du pouvoir à Yaoundé, où les médias n’ont fait aucune référence à la décision de la CAF de suspendre le tournoi 2019 du Cameroun.
Bien que la CAF ait déclaré avoir donné au Cameroun le temps de se préparer pour le tournoi, elle était considérée comme ayant du mal à achever ses travaux d'infrastructure liés à l'organisation de l'événement du 15 juin au 13 juillet de l'année prochaine.
Ses membres se sont rencontrés en marge de la Coupe africaine des nations, qui se déroule au Ghana.
Le président de la CAF, Ahmad Ahmad, a déclaré qu'un hôte de remplacement serait désigné par un organe qui serait nommé pour élaborer un appel d'offres à cette fin.
Le Maroc et l'Afrique du Sud, sont clairement les favoris pour remporter la candidature à l'organisation de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations dans son format étendu, avec 24 équipes au lieu de 16 pour la première fois.
