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Cameroun : Jeune Afrique décrit comment le président Paul Biya gouverne le pays avec « une petite dizaine de personnes»

Le Directeur de la Rédaction de Jeune Afrique, François Soudan, a commenté sur les antennes de radio France International (RFI) ce dimanche 16 octobre, l’actualité camerounaise centrée sur la succession de Paul Biya à la tête du pays.

A la question de savoir « Comment Paul Biya gouverne-t-il aujourd’hui son pays ? Et comment compte-t-il préparer son fils à lui succéder ? », François Soudan, fin connaisseur du sérail, a apporté des réponses claires : « A 90 ans en février 2023, il sera le Chef d’Etat le plus âgé de la planète et le plus ancien en fonction. On connait sa méthode de gouvernance à distance et à l’économie. Paul Biya réussit à être en même temps omniprésent et omniabsent », a d’emblé indiqué le journaliste français François Soudan.

Celui qui est le patron de la rédaction de Jeune Afrique depuis 2007, a par la suite révélé comment Paul Biya gouverne le pays avec une petite dizaine de personnes. «Dans sa tour d’ivoire du palais d’Etoudi, le maître des lieux gouverne depuis le troisième étage avec une petite dizaine de personnes, chacun dans son couloir. Il y a d’abord le contre-amiral Joseph Fouda, ancien aide de camp devenu Conseiller spécial. L’un des rares à ne pas être fouillés avant d’entrer dans le bureau présidentiel. Tout comme le patron de la DSP, la sécurité présidentielle, ce qui est normal parce que c’est lui qui fouille… Il y a un deuxième pôle plus constitutionnel, celui constitué de deux hommes clés qu’oppose une sourde rivalité : le Secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh, et le Directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo. Et puis troisième pôle, le pôle sécuritaire avec les chefs de différents services de renseignements, sans oublier évidemment la garde présidentielle formée par les israéliens… Un quatrième pôle d’influence, pas le moindre, qui est le pôle familial avec deux sous-pôles je dirais presque rivaux, celui constitué autour de la première dame Chantal Biya et celui constitué autour de son fils issue de son premier mariage, Franck Biya 51 ans, qui est désormais l’un de ses conseillers avec bureau au palais ».

Parlant justement de Franck Biya qu’une partie de l’opinion présente comme le successeur à son père, François Soudan déclare : «Il y a une demi-douzaine de groupes d’organisation de soutien bruyant qui ne font pas mystère de leur souhait de voir le fils succéder au père. Ceux qu’on appelle les Frankistes. Lui-même reste discret, il n’approuve pas et il ne désapprouve pas ces débordantes manifestations d’affection qui sont peut-être pour lui, le moyen de tester l’opinion. Chacun aura remarqué que Paul Biya l’a en quelque sorte officiellement présenté à Emmanuel Macron il y a trois mois à Yaoundé. Une présentation pas un adoubement évidemment ou en tout cas pas encore ».