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Cameroun-Opinion : L’homme politique Vincent-Sosthène Fouda écrit aux travailleurs.

Vincent-Sosthène Fouda

Vincent-Sosthène Fouda, Président National Du Mouvement Camerounais Pour La Social-Démocratie (M.C.P.S.D) a adressé un message aux travailleurs camerounais, ceci à l’occasion de 132e édition de la fête du travail.

Ci-dessous l’intégralité du message

Chers compatriotes, gens de chez moi, Le Premier Mai n’est pas un jour comme les autres, ce n’est pas un moment anodin en cette année dite électorale. C’est la Fête des travailleurs, une fête qui fut décidée, instaurée, par l’Internationale socialiste et par personne d’autre, pour célébrer une lutte – celle pour la journée de huit heures – et pour en porter bien d’autres. Il est des vérités historiques qui sont parfois utiles à rappeler. Parce que le Cameroun politique est né du mouvement syndical ce qui veut dire que le Cameroun ne serait rien aujourd’hui si des hommes et des femmes comme vous ne s’étaient pas rassemblé en 1947 pour revendiquer leurs droits.

La Fête des travailleurs, donc. Les travailleurs et ce travail qui fait leur fierté. Ce travail qui est comme la colonne vertébrale de notre vie sociale, ce travail qui, quand il est décent, permet à chacun de construire sa vie, de s’émanciper, de se réaliser. Ce travail qui manque tant à ceux qui n’en ont pas. Le Premier Mai, le vrai Premier Mai, le Premier Mai original, c’est cela et rien d’autre. Et surtout pas comme certains essaient de le faire croire, aujourd’hui, que ce soit au gouvernement, dans les entreprises, au sein d’une opposition fantoche incarnée par les galériens du soupçons et les névrosés d’une époque sanguinaire, oui ces pâles copies, des idées de la République qu’ils ne connaissent pas et peuvent donc pas incarner, ces défaiseurs du monde du travail parce qu’ils ne travaillent pas eux-mêmes sinon seulement pour vous spolier de ce que vous avez acquis de hautes luttes – ceux placés aujourd’hui à la réserve de leur république dans les prisons de luxe et entretenus par votre sueur, sueur de sang, sueur de dure labeur. Je me dois de vous demander de résister contre la course folle au vole qui dévaste tout. A ce modèle du renouveau et de ses alliés dedans et en dehors, dans les prisons et dans les quartiers. Résistez contre les profiteurs pour qui le travail consiste à exploiter celui des autres jusqu’à la dernière goûte de sueur. Résistez à ceux qui vous donnent votre salaire comme d’une faveur qu’ils font à votre misérable vie.

Et bien ils peuvent faire autant de faux Premiers Mai qu’ils veulent, nous, nous, le MCPSD parti du peuple pour le peuple serons toujours là pour faire progresser la cause des travailleurs et pour empêcher les faussaires de détruire ce que nos pères ont construit, ont durement conquis au fil de luttes sociales qui font notre fierté à nous. Du moins ce qui nous reste encore comme fierté entant que citoyen de ce pays. Ce Premier Mai n’est jamais anodin disais-je et celui-ci est exceptionnel à plus d’un titre. Il est exceptionnel car nous sommes en proie à une crise, sociale et politique qui nous rappelle les heures sombres qui ont précédé notre accession à l’indépendance le 1er janvier 1960. L’assassinat de Um Nyobè syndicaliste et homme politique, le Napalm déversé sur des villages entiers et toujours le même discours officiel, il n’y a pas de guerre. Oui c’est ce que nous vivons dans le Nord Ouest et le Sud Ouest.

Il faut qu’un ait le courage de le dire et je le dis pendant que de faux candidats à la présidence de la République se terre dans les villas construites avec l’argent volé. Il y a aussi cette crise économico-financière qui n’en finit pas. Beaucoup d’entre vous n’ont pas eu leur salaire du mois d’avril. L’État, les employeurs nous plongent dans les difficultés quand ce n’est pas dans la misère. Pour en sortir, le dogmatisme néolibéral qu’incarne Yang Philémon et son gouvernement répètent en boucle austérité, austérité, austérité, en enfermant le peuple dans des maisons sans fenêtres. En voulant les contraindre à vivre ou à survivre sans qu’ils ne voient poindre le jour, sans que la lumière n’éclaire l’espoir d’un avenir meilleur, sans la moindre perspective. Car les jours meilleurs pour le peuple, ils s’en fichent tant qu’ils peuvent continuer à amasser.

Ce système, Renouveau Rien-Nouveau nous devons le revoir profondément, en redonnant à la puissance publique un rôle régulateur fort. Et pourquoi-pas commencer par ceux par qui le scandale est arrivé, par le Régime du Président Biya, ses ministres et ses directeurs généraux, ces cumulards et ces voleurs pire que les rats et les souris d’église disait ma mère. Pour changer la donne et redonner du sens et du poids à la régulation, il faut que le peuple que nous sommes se mette en mouvement. Et le Cameroun, n’est pas un concept désincarné, il est et doit être plus encore l’expression politique des citoyens, je veux dire de ce peuple en mouvement.

En cela aussi, ce Premier Mai est exceptionnel car le Cameroun, avec l’importantissime rendez-vous de cette année, avec les élections programmées sans calendrier, sans date, des municipales et des législative, la présidentielle, est à une nouvelle croisée des chemins. Et nous devons, nous peuple du Cameroun, ne pas rater, cette fois-ci, qui serait vraiment une fois de trop, ce virage crucial. Celui d’un Cameroun social, d’un Cameroun tourné vers la croissance, d’un Cameroun de progrès, d’un Cameroun de la relance. D’un Cameroun qui ne veut pas brader ses terres à la Chine, à la Turquie, à la France, aux familles du RDPC avec leurs excroissances empoisonneuses.

Ne nous laissons pas imposer une concurrence libérale à outrance face à laquelle nous n’avons pas d’instrument de contrôle et de régulation ; car voilà l’idéologie du RDPC et de ses partis satellites UNDP/MRC etc … peut-on vraiment être libéral dans un pays où plus de 67 % de la population vit avec moins de 1000 fr cfa par jour ? Ne nous laissons pas embobiner par ceux qui veulent et propagent ce système, qui distillent la haine de l’autre à longueur de journée, ceux qui veulent procéder à la sélection des tribus en disant la Main sur le Coeur le Cameroun c’est le Cameroun ou que sais-je encore ? Le Cameroun Est Formidable, Vivons seulement ! Dès juillet 2009, je n’ai eu de cesse de réclamer une entrée du Cameroun dans la modernité avec un plan de relance offensif. Je n’en tire aucune gloire mais plutôt un goût amer dans la bouche : je ne suis pas suivi certes, mais c’est nous qui avons demandé la fusion de la Camwater et de la CDE, c’est nous qui demandons que cette société soit classé comme société de souveraineté avec elle, l’Électricité du Cameroun, le transport Ferroviaire. Arrêtons d’écrire à la marge de notre propre malheur et de la souffrance des nôtres.

Nous ne devons compter sur personne pour nous remettre debout et reprendre le chemin de la croissance. Nous sommes notre propre plan Marshall si nous le voulons. Nous, intellectuels camerounais, première force pensante de notre pays, avons pour cela et plus encore parce que les plus faibles ne peuvent compter que sur nous, une responsabilité particulière. Il n’y a pas 36 manières d’y arriver. Il nous faut créer de l’activité économique et de la richesse, afin de répartir celle-ci. Et pour cela, nous devons bousculer les défaitismes, abattre les immobilismes, développer avec confiance et détermination nos capacités à innover, à créer, à entreprendre. A développer des industries de pointe, et je pense ici, par exemple, l’agro-alimentaire et à la sidérurgie.

Mes chers compatriotes, gens de chez moi, ce n’est pas le temps des bourgeois, resserrons les rangs, soyons candidats comme conseiller municipal, gagnons les mairies, allons à l’assaut de l’Assemblée Nationale, vous l’avez compris gagner est une nécessité, une obligation pour commencer le travail de décentralisation, de déconcentration et de rapprochement de nos communes, au service de la population. Dans un monde en perpétuel changement, nous revient souvent en écho la ritournelle de ceux qui estiment qu’il vaut mieux vivre avec un démon que l’on connaît qu’avec un saint qu’on ne connaît pas. C’est la peur du changement. Ceux qui trouvent que nous sommes trop modernes, je leur dis, notre modernité n’est pas un modernisme, elle est une révolte de tous les sentiments blessés du peuple par la vie imposée par les statiques, le RDPC et ses alliés. Notre modernité est la prise de conscience de l’égalité humaine, alors que la société où nous vivons est tout entière fondée sur le privilège et la croissance des inégalités. Notre modernité naît de la compassion et de la colère que suscitent en tout cœur honnête ces spectacles intolérables : la misère, le chômage, le manque d’eau, la faim, la violence dans nos quartiers, dans nos villages, dans l’ensemble de notre territoire national alors que la terre, comme l’a dit le poète, produit assez de pain pour nourrir tous les enfants des hommes, alors que la subsistance et le bien-être de chaque créature vivante devraient être assurés par son travail, alors que la vie de chaque homme devrait être garantie par tous les autres.

Notre modernité naît du contraste, à la fois scandaleux et désolant, entre le faste des uns et le dénuement des autres. elle n’est pas, comme on l’a dit tant de fois, le produit de l’envie, qui est le plus bas des mobiles, mais de la justice et de la pitié, qui sont les plus nobles. Je voudrais conclure avec vous jeunes filles, jeunes hommes, jeunesse éternelle, sans cesse renouvelée, c’est avec vous que nous devons reprendre la main, retourner la situation désastreuse de notre pays.. Le monde change, le monde bouge… et pourtant notre combat demeure toujours aussi essentiel. Je vous tends la main en ce jour de l’audace ouvrière, saisissez-là. Menez avec nous ce combat pour dire demain nous étions là et nous avons fait ce pays.

Merci