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Cameroun-présidentielle 2018 : « Le soutien d’Akere Muna à Kamto donc le projet politique militait en faveur de la vision que Paul Biya nous a déçu », Dieudonné Yebga

Dieudonné Yebga

Devant la presse ce jeudi 22 novembre 2018 à Douala, Dieudonné Yebga a présenté cinq raisons pour lesquelles Akere Muna a failli en se ralliant à Kamto. Accointance avec le pouvoir, ethnicisation du jeu politique…

On ne l’avait pas entendu depuis l’élection du 7 octobre dernier. Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie, (Manidem) tendance Dieudonné Yebga sort enfin de sa réserve. Devant la presse, ce jeudi 22 novembre 2018 à son Qg à Douala, «le Manidem, le vrai», comme on le martèle ici, s’est exprimé sur la récente présidentielle. Avant le plat de résistance, Dieudonné Yebga dit s’être réjoui de l’engouement qui a gagné les Camerounais pendant la campagne.

Non sans accusé le Rdpc d’avoir fabriqué d’avance le verdit. Pour ce parti, le goût amer qui ressort de ce scrutin est l’alliance du candidat Akere Tabeng Muna au Mouvement pour la renaissance du Cameroun de Maurice Kamto. On se rappelle que le Manidem avait décidé de soutenir la candidature du Bâtonnier Muna, coordonnateur de la Plateforme pour une nouvelle République. «Il apparaissait clair que cette élection présidentielle se jouait entre notre candidat Me Akere Tabeng Muna et tous les autres candidats. Il était le meilleur candidat, le seul même qui faisait peur. Il a montré la preuve qu’il est un grand homme en se retirant sans contrepartie, preuve c’est un grand homme», reconnaît Dieudonné Yebga. Sauf que, avoue-t-il, «son soutien pour Kamto nous a déçus et on le lui avait dit.

Peut-être qu’on n’avait pas bien martelé. Ce qui a pu l’induire en erreur quant à son désistement. Il l’a fait en faveur de Maurice Kamto, dont le projet politique militait en faveur de la vision que Paul Biya a de la démocratie et du multipartisme. Des partis qui sont d’accord sur l’essentiel, et que des détails distinguent peuvent donc organiser le cirque.» Nonobstant cela, «nos militants et sympathisants ont voté pour Maurice Kamto» donc le projet de société ne «proposait aucun changement majeur.» Cinq raisons sous-tendent cette thèse.

D’un, «la relation incestueuse entre les partis politiques et l’administration territoriale.» Il en veut pour preuve le fait que Kamto ait choisi comme interlocuteur Anicet Ekane, président du Manidem désigné par le Minat. De deux, la place des ethnies dans le jeu politique. «Dans son fonctionnement, le Rdpc affirme au quotidien qu’il est une fédération de partis ethniques. Comment comprendre l’attitude de son adversaire qui recherche un concours pour devenir Bulu afin de gagner une élection ? De même, il a engagé depuis peu un combat pour le fédéralisme par région. Il s’agit de lutter pour obtenir sa parcelle d’Etat.»

Par rapport à la crise anglophone, le Manidem épouse mal la position indécise du Mrc. Le quatrième point concerne le «statut quo» de Kamto sur la question du Fcfa. De cinq, le Manidem désapprouve la structure administrative du Mrc car «il est perceptible qu’aucune région actuelle n’est viable, ni socialement, ni culturellement, ni économiquement.» Conclusion, «la voie que proposait Maurice Kamto est donc une impasse.

Pire, elle se situe en droite ligne de la politique que le régime néocolonial n’a cessé de mettre en œuvre. Sa défaite constitue une aubaine pour le camp du changement dans la mesure om les voix qui se sont portées sur l’ensemble des candidatures de ce mauvais régime ne représentent qu’à peine le tiers du corps électoral.»

Le Manidem vise aujourd’hui les élections locales. Il est question de capitaliser l’engouement noté chez les Camerounais durant la campagne, intéresser plus de Camerounais à la politique. «Nous continuons notre travail avec la Plateforme pour la nouvelle République. On se soutiendra mutuellement pendant les élections locales.»

 

lavoixdukoat.com