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Cameroun-Retrait de la CAN : « Parlons peu parlons vrai, ce sont les pays étrangers qui viendront risquer pour aller se faire assassiner par les Amba Boys ? » Dieudonné Essomba

Dieudonné Essomba

L’économiste et ingénieur statisticien camerounais Dieudonné Essomba s’est lui aussi invité du débat autour du retrait de la CAN 2019 au Cameroun .

Ceux qui parlent de procès, ce sont des blagueurs ! Comment le Cameroun peut-il gagner ce genre de procès ? Dans quel tribunal ? Sur la base de quel argument ?

Le problème anglophone, qui, au-delà de graves manquements dans la gestion des investissements, apparaît en fait comme la principale cause du retrait de notre CAN. Devant une situation comme le retrait de la CAN au Cameroun, sachons raison garder et posons-nous les vraies questions pour avancer.

Pour paraphraser la Bible, ne demandons pas à autrui ce que nous-mêmes ne pouvons pas faire. Sans nous mentir à nous-mêmes, quel autre pays aurait pu soutenir l’organisation de la CAN 2019 par le Cameroun ?

Personne ! Ne demandons tout de même pas aux autres pays ce que nous ne sommes pas capables de faire chez nous-mêmes ! Qui peut croire logiquement que le Nigeria, la Ghana, l’Egypte ou l’Afrique du Sud puissent envoyer leurs enfants dans un tel guêpier ?

Là où les Camerounais eux-mêmes n’osent plus mettre les pieds, ce sont les pays étrangers qui viendront risquer la fine crème de leurs élites pour aller se faire assassiner par les AMBA BOYS ? Soyons séreux ! Et la situation est d’autant plus critique que la CAF peut s’appuyer sur un précédent : la délégation togolaise avait connu des morts lors de la CAN de l’Angola, justement par un Mouvement sécessionniste, le Cabinda !

En effet, quand la CAN nous est accordée en 2014, nous avons un pays qui, certes, est l’objet d’insécurité de Boko Haram, de coupeurs de routes, de débordement des rebelles centrafricains et des pirates au Golfe de Guinée. Toutefois, cette insécurité ne remet pas en cause ni l’adhésion des Camerounais à leur Etat, ni la conviction que les capacités opérationnelles de l’Etat, renforcées par nos partenaires, peuvent les contrôler et les maintenir dans des limites acceptables.

Mais en 2017 apparaît la Sécession Anglophone, une rébellion d’un type particulier qui assimile l’Etat du Cameroun à une force d’occupation, et entreprend de le chasser par des moyens de force…on a vu ce qui s’est passé récemment lors des élections présidentielles : aucun candidat n’a mené de vraie campagne électorale dans les régions anglophones.

Une rumeur a couru que le Chef de l’Etat lui-même allait y faire un tour, mais apparemment, les services se sont ravisés.

Les élections n’ont pu ainsi se dérouler que dans quelques poches très particulières sous haute sécurité. Même le grand goléador ETO’O Fils avait envisagé utiliser son aura pour y faire une campagne de sensibilisation de la paix, mais il en fut dissuadé. Face à cette situation, laissons le bavardage et posons-nous la question suivante : « quel est le club de football du Cameroun qui, aujourd’hui, peut accepter aller jouer à Buea, Limbe ou Bamenda ? Quel Camerounais est prêt d’aller sacrifier ses gens dans un environnement aussi dangereux » ?

Et comme je l’avais dit, le problème anglophone ne va pas détruire le Cameroun comme un fauve déchire sa proie dans un déploiement spectaculaire de griffes et de crocs, mais comme le venin injecté sans douleur dans le sang, et qui ronge un beau corps d’un lion rigoureux, le dévorant de l’intérieur jusqu’à la mort (è)

Dieudonné ESSOMBA