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Cameroun-Sandale CAN 2019 : Me Akere Muna répond à un entrepreneur « véreux » qui justifie le sac de ciment à 16 000 Fcfa

Me Akere Muna

Héraut de la lutte contre la corruption au Cameroun, l'avocat et ancien Bâtonnier de l'Ordre des avocats, Akere Muna, n'a pas résisté à la sensation de suffocation en écoutant l'entrepreneur Moukoko Constant, patron de l'entreprise de construction 2ME, attributaire du marché (public) de rénovation du stade Mbappe Leppe à Douala, dédié aux entrainements des équipes de football à l'occasion de la Coupe d'Afrique des Nations 2019 qui devait être organisée par le Cameroun, mais qui a été finalement retirée par la Confédération Africaine de Football, pour cause de lenteur notable dans les travaux de construction des infrastructures entre autres.

L'ancien candidat à l'élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun, s'est étonné dans un tweet que l'entrepreneur s'échine à justifier les surfacturations monstrueuses de ses prestations en arguant ses charges qui devraient être financièrement compensées par une augmentation déraisonnable de leur rémunération, comme si toutes lesdites charges étaient regroupées dans une seule rubrique, ou comme chaque pan de prestation devraient reprendre à son tour les mêmes charges.

Cela aura été par exemple le cas de la justification de la facturation au presque quadruple du sac de ciment vendu 4.500, ou au plus 5.000 francs CFA sur le marché, mais qui a été facturé à l'Etat à 16.000 Francs.

«Il faut expliquer aux gens le principe d'un marché public. Beaucoup de gens sont dans l'ignorance. Un marché public à la base, pas au Cameroun, mais dans le monde entier, c'est un principe de redistribution de l'argent public aux populations…un entrepreneur fait une entreprise d'abord pour gagner de l'argent et faire des emplois. Ça arrange l'Etat, parce qu'on fait des emplois», introduit M. Moukoko dans son plaidoyer, avant de justifier ce qui saute à l'œil comme un gros scandale de détournements de deniers publics dont il ne serait que le complice, les auteurs intellectuels devant être probablement tapis au sein du Comité d'organisation de la CAN 2019, ou plus précisément, de la Task Force chargé de gérer les affaires financières y relatives : «Dans le sac de ciment, je crée ma structure où j'ai un bureau, une secrétaire, un téléphone. Donc je me lève un matin pour soumissionner pour le stade Mbappe Leppe ou Bonamoussadi, je prends mon téléphone, je passe des coups de fil on me dit il y a une soumission, je fais mon dossier, je vais le déposer etc. ça rentre dans le sac de ciment. Maintenant, je prends un architecte qui me fait des plans, je prends un taxi, ça rentre dans le sac de ciment, il y a l'ouvrier qui le transporte qui est payé également…Quand vous additionnez toutes ces dépenses, le prix sera forcément élevé».

On se croirait dans une vente aux enchères où l'objet est adjugé et vendu au plus offrant, et non dans le cadre d'un marché public où, en règle général, c'est le moins disant de tous les soumissionnaires jugés aptes à réaliser le travail attendu qui est choisi.

Piqué au vif, Me Muna s'interroge, en même temps qu'il interroge la conscience citoyenne de l'avocat de l'indéfendable qu'est Constant Moukoko, qui, à défaut d'être lui-même un idiot récitant ce qui lui a été recommandé par des tireurs de ficelles, que la chronique des scandales camerouno-camerounais a d'ailleurs déjà commencé à identifier, prendrait les Camerounais pour des idiots patentés :

En effet, comme Me Akere Muna, de nombreux Camerounais se demande de qui cet entrepreneur au verbe d'une indiscrétion à couper au couteau tient l'aplomb de se moquer ainsi froidement du public, en essayant de faire accroire que l'Etat serait devenu le financeur magnanime des personnes engagées dans la création des richesses et des emplois, à travers une distribution je-m'en-fichiste des avoirs financiers mis à sa disposition par le contribuable et dont il n'est que le garant.

Le fait est d'autant plus paradoxal qu'en matière de dépenses, le gouvernement camerounais, ordonnateur des dépenses liées aux chantiers de la CAN 2019, est constamment surveillé comme un pot de lait au feu par les institutions financières internationales, ainsi que par ses partenaires bilatéraux et multilatéraux qui, en leurs qualités de bailleurs de fonds, ne peuvent pas souffrir que le Cameroun se comporte en tonneau des Danaïdes, quand bien même il s'agirait des dépenses de souveraineté.

De ce point de vue, des dépenses d'une telle prodigalité, même effectuées sous le prétexte de redistribuer la richesse pour doper la création des emplois, présenteraient une grosse antinomie avec la pressurisation fiscale des entreprises qui se répercutent sur le quotidien des Camerounais, que l'Etat préférerait créer lui-même des entreprises de travaux publics et faire des économies, plutôt que de jeter ainsi de l'argent par la fenêtre en finançant à chaque compartiment d'une offre de service, tous les autres compartiments de la même prestation. Mais le Cameroun, c'est une lapalissade est le Cameroun.

Une planète entièrement à part peuplée de minus que n'importe quel quidam surgi de nulle part peut avoir la prétention de manipuler à sa guise, comme on s'en rend compte à la lecture de l'extrait de l'émission "Perspective » du 23 décembre 2018 sur Canal 2 International, qui a servi de tribune à cette tentative d'enfumage des Camerounais qui se demandent jusqu'où leurs élites gouvernantes veulent les mener en bateau après leur avoir fait retirer l'organisation de la CAN. Il n'est pas superflu de relever que monsieur Moukoko qui ment comme un arracheur de dents n'en est pas à son premier essai.

En août de l'année dernière, à l'issue d'une audience que lui avait accordée le ministre des Sports, Bidoung Mkpwatt, celui qui était alors présenté comme le représentant d'Alcor Equipement (société française ayant gagné les marchés de la reconstruction des stades MBAPPE LEPPE et de Bonamoussadi à Douala et qui, le 23 décembre 2018, affirme à la journaliste de Canal 2 que 2ME est une société camerounaise), affirmait, parlant des multiples signaux d'alarme de la presse sur la lenteur des travaux : « Nous avons été choqués par les propos rapportés dans les médias. Nous tiendrons les délais, nous avons encore beaucoup de temps.

La construction d'un stade d'entraînement se fait en six mois. Nous ne sommes pas encore sur le terrain à Douala à cause des pluies. Mais ça ne pose pas de problème. D'ailleurs, avec le rallongement des délais pour la CAN 2019, on va s'ennuyer lorsqu'on aura terminé. Il ne faut pas se fier à l'aspect visuel des choses ». Un an, quatre mois et 13 jours plus tard, face à la journaliste de Canal 2, il ne s'était pas encore rendu compte qu'il y a belle lurette que six mois sont passés, repassés puis dépassés.

 

cameroonvoice.com