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Djemba Djemba donne les raisons de son silence sur les affaires du foot au Cameroun « Quand tu connais ton pays, souvent ça ne sert à rien de parler »

Désormais basé à Nantes où il passe ses diplômes d’entraîneur, Éric Djemba Djemba a marqué une pause le temps de faire un saut au Cameroun pour honorer de sa présence le match de gala organisé dimanche dernier à Douala par Me Ntamack Pondy Guy René, président des Vétérans de Bonaberi. Nous avons profité de cet événement pour lui poser quelques questions sur son actualité.

Quel est votre sentiment à l’issue de cet événement ?

Ça fait toujours plaisir car ces aînés quand ils vous tendent la main, vous êtes obligé de dire oui parce qu’ils vous ont montré la voie, ils vous ont donné des conseils et tout ça fait partie de ce que tu as accompli par le passé. Et si aujourd’hui ils font encore appel à toi, c’est parce qu’ils ont compris que tu as toujours été à l’écoute, tu as toujours été présent quand ils ont eu besoin de toi. Pour moi, c’est une fierté d’être là parmi ces grands.

Pour vous, cet évènement revêt quelle importance ?

C’est un message comme quoi il faut célébrer ceux qui sont vivants, ceux qui travaillent vivant, il faut les encourager, il faut leur donner leur place, il faut montrer que le travail qu’ils font n’est pas n’importe quoi. Donc je pense qu’on célèbre quelqu’un aujourd’hui, quelqu’un du football, qui donne de son temps, de son argent, de sa personne, de son intelligence. Que nous soyons réunis comme ça pour célébrer avec tous ces grands noms qui ont porté haut le flambeau du Cameroun, est quelque chose de grandiose, et ma petite contribution c’est d’être là et leur donner du plaisir.

Quel est l’actualité d’Éric Djemba Djemba ?

Moi je suis toujours basé à Nantes pour le moment. C’est vrai que je fais quelques piges avec Manchester United comme ambassadeur. Parallèlement, je finalise mes diplômes d’entraîneur à Nantes. J’ai encore quelques années devant moi. Je regarde, je prends du plaisir à m’occuper de mes enfants parce que pendant mes 18 ans de carrière, je n’ai pas beaucoup eu le temps d’être avec eux. Ça fait pratiquement un an et demi que j’ai arrêté, mon dernier club c’était en Suisse. Maintenant, je me concentre à finaliser mes diplômes d’entraîneur tout en faisant mes piges avec Manchester et je m’occupe de ma famille tout en prenant le plaisir d’être entre l’Europe et le Cameroun.

Quel est le regard que vous portez aujourd’hui sur le football camerounais ?

Je ne suis pas loin du football camerounais car je vois ce qui se passe, je suis l’actualité, mais pour le moment j’essaie me perfectionner sur ce que je veux devenir, et après si le Cameroun aura besoin de mes services, volontiers.

Que faut-il faire pour que le Cameroun retrouve son niveau d’antan ?

Aujourd’hui, il va vraiment falloir faire jouer le championnat des jeunes. Quand nous partions d’ici, les choses se passaient plutôt bien, il y avait des équipes jeunes dans tous les quatre coins avec un vrai suivi. Donc aujourd’hui il est question de revaloriser ce football jeune et recadrer le football camerounais. Pour moi, c’est tout ce qu’il faut pour que le Cameroun redevienne le Cameroun.

Quelle appréciation faites-vous du CHAN organisé par le Cameroun ?

Tout le monde a regardé ce CHAN. Je vais dire bravo au Cameroun parce qu’on n’avait pas ces infrastructures et aujourd’hui on les a. Maintenant pour nos jeunes frères qui ont participé à ce tournoi on ne peut pas les blâmer car ils ont pu atteindre l’étape des demi-finales. Ils ne sont pas à blâmer car ils sortent quand même de neuf mois sans championnat. C’est vrai qu’ils ont été critiqués car c’est comme ça le Cameroun. Aujourd’hui, on gagne on est content, demain quand on ne gagne pas on n’est pas content. Moi, je dis bravo à ces jeunes car ils sont arrivés en demi-finale sans avoir de cohésion, de championnat dans les jambes. Maintenant qu’on a identifié les manquements, il y a la CAN qui arrive, il va falloir faire jouer les championnats, il faut rebâtir cette équipe. On joue à domicile, et on doit défendre cela. Le camerounais doit être le douzième homme et jouer sa partition. Mais pour ça, il faut des hommes justes à la fédération.

Pensez-vous que le Cameroun pourra remporter la CAN à domicile ?

Ce que je vois aujourd’hui avec les quelques matchs qu’ils ont joués, je pense que s’il y a un bon suivi, avec de bons jeunes, on peut faire quelque chose. Ça va être difficile certes, mais on peut faire quelque chose.

Quelle est votre vision pour le football camerounais ?

Si je suis en train de passer mes diplômes d’entraîneur, c’est parce que je suis convaincu que j’ai quelque chose à transmettre à ces jeunes que ce soit au Cameroun ou à l’étranger. La vision que j’ai dans cette optique c’est transmettre mon expérience, mon vécu, et aussi ce que j’ai apporté à cette équipe nationale. Je connais le football camerounais, je connais la maison mais je vais attendre mon tour car chacun passe par là. Si demain on fait appel à moi, je viendrai apporter cette grosse expérience de mon vécu. Il y a beaucoup à faire, il y a des anciens footballeurs qui sont là à qui on peut tendre la main. Il y a des aînés qui sont là à qui on peut tendre la main et je pense qu’ils ont des choses à apporter et à transmettre.

Pourquoi on n’entend jamais Éric Djemba s’exprimer sur la crise que connaît le football camerounais ?

J’ai beaucoup appris, je suis passé par là, j’ai fait près de 12 ans dans l’équipe nationale du Cameroun, j’ai côtoyé presque trois à quatre générations. Quand tu connais ton pays, tu connais ce qui s’y passe. Souvent ça ne sert à rien de parler pour parler. C’est souvent bien de prendre du recul, regarder et attendre d’être au-devant de la scène pour faire porter sa voix sur ce qui ne va pas. Ça ne sert à rien de rester derrière de de vociférer, on connaît notre pays et ce qui s’y passe. Ce que j’ai dans le ventre, je le dirais un jour lorsque je serais face à mes responsabilités. Aujourd’hui ceux qui sont au-devant de la scène, il faut les laisser travailler.

Accepteriez-vous la main tendue de la fédération ou du gouvernement pour apporter des solutions ?

Ça ne me dérangerait pas, mais je préfère déjà avoir mes diplômes, avoir une certaine expérience que ce soit à l’étranger, et un jour revenir donner un coup de main, apporter mon expérience et mon savoir-faire que j’ai emmagasiné à ces enfants.

 

Entretien réalisé par Sylvain KWAMBI, Press-Sports