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Importation du Caoutchouc et Déforestation: Des Camerounais saisissent l’Union Européenne à Yaoundé

Dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale des populations autochtones, des dizaines de jeunes issues des communautés diverses se sont mobilisés avec l'Ong Greenpeace, ce 09 aout 2021 devant la Délégation de l'Union européenne à Yaoundé pour exiger la fin du soutien de l'UE à l'importation du caoutchouc impliquant la destruction de nos forêts.

Parties du vert au rouge, nos forêts sont littéralement dévastées. Mais personne pour un carton jaune, au grand dam des populations autochtones. Pour le peuple Baka par exemple, il est su que la forêt est tout, un marché bio, une pharmacie naturelle. Mais pour d’autres, ce n’est q'une opportunité commerciale. Une raison existentielle ainsi suppléée par une raison lucrative. Triste, la réalité qui a été dénoncée ce lundi 09 aout 2021. Un jour de célébration de la journée internationale des peuples autochtones. Edition placée sous le thème, « Ne laisser personne de côté : Les peuples autochtones et l’appel à un nouveau contrat social ».

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Au Cameroun, plus de 10 000 hectares de forêt tropicale dans le sud-est du pays, soit une zone de la taille de Paris, ont été rasés, avec un doigt accusateur sur la multinationale du caoutchouc Halcyon Agri et sa filiale camerounaise Sudcam. Au cours de la dernière décennie, cette activité désolante a entrainé des déplacements des peuples autochtones Baka, avec une réelle menace sur la réserve de faune du Dja, un site du patrimoine de l'UNESCO.

Dans une indifférence complice des structures et organismes internationaux, le caoutchouc issu de cette plantation et de plantations similaires est traité et commercialisé sans aucun scrupule sur les marchés du monde entier, y compris ceux de l'UE. En outre, les banques européennes financent ces plantations foireuses de l’écosystème des peuples autochtones. A titre d’exemple, l’on apprend qu’en juillet 2020, un prêt de 25 millions de dollars de la Deutsche Bank à Halcyon Agri a été scandaleusement présenté comme un "prêt de durabilité".

L’occasion faisant le larron, la célébration de la journée mondiale des peuples autochtones a été saisie ce lundi pour de nombreux jeunes activistes, militants de Greenpeace pour exiger la fin du soutien de l’UE, devant sa représentation à Yaoundé, à l’importation du caoutchouc qui déciment des hectares de nos forêts. Cette mobilisation qui a rassemblé des en dehors des militants de l’ONG Greenpeace, les représentants des peuples autochtones, a eu lieu alors que la Commission européenne élabore les articles d’une nouvelle loi sur l’importation de produits de base liés à la déforestation et à la dégradation des forêts.

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« Des Camerounais se sont mobilisés aujourd'hui pour demander une politique européenne audacieuse : les produits en caoutchouc liés à la déforestation doivent être écartés du marché européen. Les Européens ne peuvent pas voter d'une main pour un New Deal vert et utiliser l'autre pour acheter des matières premières ou financer des plantations qui effacent nos forêts et déplacent nos populations », s'est exprimé Nkolo Thaddée, un leader autochtone, représentant des peuples lors du rassemblement.

Dans la foulée, l'Unité européenne de Greenpeace et Greenpeace Afrique ont remis une lettre à l'ambassadeur de la délégation de l'UE à Yaoundé, demandant de facto l'adoption d'une législation ambitieuse et efficace sur les produits de base présentant un risque pour les forêts et les écosystèmes. « Les pays de l'UE consomment sans le savoir du caoutchouc provenant de zones de déforestation, et les banques de l'UE financent l'accaparement des terres. Si l'industrie du caoutchouc s'en tire en détruisant notre forêt tropicale, elle continuera à le faire avec d'autres forêts tropicales partout dans le monde », a déclaré Marie Grace Ngo, une militante camerounaise de Greenpeace Afrique et étudiante à l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC).

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D’après Greenpeace, la nouvelle loi doit couvrir le secteur financier, en obligeant les acteurs financiers à respecter des obligations de diligence raisonnable et des exigences de durabilité équivalentes à celles applicables aux matières premières et aux produits. Elle doit établir des exigences en matière de transparence et de traçabilité de la chaîne d'approvisionnement, ainsi qu'un cadre d'application complet, tel que décrit dans ce briefing de l'Unité européenne de cette ONG spécialisée dans la protection de l'environnement, présente dans plus de 55 pays à travers le monde.