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Cameroun : Owona Nguini recadre le journal Le Messager pour avoir donné la parole à Ayuk Tabe,

Mathias Owona

L’universitaire estime que les médias camerounais se rendent régulièrement coupables de ce genre d’impairs et c’est ce qui leur est reproché par Paul Atanga Nji.

Ce dimanche 15 mars 2020, la chaine de télévision privée Vision 4 a consacré une grande partie de l’émission dominicale de débats «Club d’Elites», à l’analyse de la récente sortie de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration Territoriale, qui le 9 mars dernier, lors d’un point de presse organisé dans les locaux du département ministériel dont il a la charge, a rappelé à l’ordre certains médias qui de son point de vue, relaient sans précautions, des rapports «tronqués» des ONG nationales et internationales. Présent lors de ce programme télévisé, l’universitaire et politologue Mathias Eric Owona Nguini, par ailleurs consultant permanent de ladite émission a tenu à expliquer le caractère nécessaire de la sortie du MINAT.

«La liberté n’est pas une liberté absolue, elle est toujours conditionnée. Il y a un certain nombre de référentiels qui l’aménagent. Les médias camerounais que ce soient télévisés ou autres, sont libres d’avoir les lignes éditoriales qu’ils veulent, tant que ces lignes éditoriales ne mettent pas en question les impératifs de sécurité nationale», a-t-il déclaré. Par la suite, le professeur d’université n’a pas caché sa stupeur face au choix éditorial du quotidien privé Le Messager qui a réservé la une de son édition du 11 mars 2020, ainsi que deux pages de cette parution à une interview de Sisuku Ayuk Tabe, président autoproclamé de la république fantoche d’Ambazonie, condamné en aout 2019 à la prison à perpétuité avec 9 de ses compagnons pour des faits de sécession et de terrorisme.

Pour Owona Nguini, cette démarche journalistique s’apparente à une apologie manifeste de la sécession. «Peut-on au nom de la liberté d’expression donner la parole au chef politique d’un mouvement armé qui s’est attaqué à l’intégrité du Cameroun, qui a assumé politiquement dans des prises de position médiatique des actions armées contre la République du Cameroun? On le met en une, on lui accorde deux pages d’interview dans un moment où les forces de défense et de sécurité du Cameroun, font face à un conflit qui est particulièrement difficile. Parce qu’il relève de la guerre intérieure. Et dans cette guerre intérieure, les groupes armés se cachent parmi les populations. Est-ce-que c’est normal ce que Le Messager a eu à faire ?», s’est-il interrogé.

«Ce n’est pas normal du tout ! Là, on n’est plus dans la liberté d’expression. Donnez la parole à un ennemi constitué et caractérisé de la sécurité nationale du Cameroun, n’est pas normal. Même au titre de la liberté d’information. Non seulement on lui donne la parole, mais on ne prend même aucune précaution d’usage pour indiquer qu’il faut faire très attention sur la question. Au contraire, ça devient une forme d’apologie. Et bien c’est ça qui est reproché aux médias», a-t-il ajouté.

 

Cameroun-Info