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Cameroun – Mebe Ngo’o et Cie : déjà trois ans en détention provisoire

Tribunal criminel spécial. En mars 2019, l’ancien ministre de la Défense, son épouse et trois autres personnes étaient placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Yaoundé. Les débats se poursuivent, un an et demi après leur ouverture.

Dimanche dernier, ça faisait trois ans, jour pour jour que l’ancien ministre de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, a été incarcéré à la prison centrale de Yaoundé. C’est en effet le 6 mars 2019 qu’il a rejoint cet établissement pénitentiaire. D’après l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel spécial, l’ancien ministre de la Défense comparaît pour détournement de la somme globale de 20.374.567.085 Fcfa ; violation de certaines dispositions du décret °2004/275 du 24 septembre 2004 portant Code des Marchés publics dans la procédure de passation de plusieurs marchés de fournitures de matériels, équipements et prestations militaires avec la société chinoise Poly Technologies Inc., ayant causé à l’Etat un préjudice d’un montant global de 196.800.000.009 Fcfa ; corruption ; prise d’un intérêt dans un acte ; blanchement aggravé des capitaux dont le montant avoisine 80 milliards Fcfa. Dans la foulée, Bernadette Mebe Ngo’o, Maxime Mbangue, Victor Menye et le colonel Mboutou Elle ont également été placés en détention provisoire à la prison centrale Yaoundé. Un statut dans lequel ils sont encore, trois ans après et alors même que les débats se sont ouverts au Tribunal criminel spécial depuis un an et demi.

La première audience dans le cadre de cette affaire a eu lieu le 28 septembre 2020. A l’issue d’un an et demi de débats, Edgard Alain Mebe Ngo’o et ses coaccusés n’ont eu de cesse de réfuter comme c’était déjà le cas lors de l’enquête préliminaire et de l’instruction, les différentes charges. Et l’accusation ne pas être à même, jusqu’à présent, d’apporter des preuves aux accusations. L’ancien Mindef, a produit, entre le 25 mai et le 27 août 2021, des pièces pour démontrer qu’il n’y avait pas eu de détournement dans le cadre des différents dossiers. S’agissant du contrat avec Poly Technologies, il a rappelé qu’il s’agissait d’une convention entre Etats et que les différents paiements se faisaient normalement. A cet effet, il a produit un ensemble de pièces : décret du président de la République habilitant le ministre de l’Economie à signer avec Poly Technologies Inc. la convention de financement, le contrat y relatif, le mémorandum d’entente, les quatre avenants à la convention, les notes de conjoncture de la Caisse autonome d’amortissement (CAA)

« Jusqu’au 2 octobre 2015, date de la cessation de mes fonctions en qualité de Mindef, je n’ai eu connaissance d’aucun contentieux survenu au cours de cette convention de prêt d’Etat à Etat signée entre la République du Cameroun et la République Populaire de Chine. J’en tire la conclusion que ladite convention s’est exécutée à la totale satisfaction des deux protagonistes », a-t-il déclaré devant le tribunal. La CAA ne s’est pas plainte d’aucun braquage, il n’y a pas eu de braquage à Pékin sur ce remboursement. Ce remboursement est prévu s’étaler sur 10 ans et devrait s’achever en mai 2022, mais je suis accusé d’avoir détourné la totalité de ce crédit. En plus, ce projet est le cœur névralgique de notre système de défense dans les termes et le temps, mais je suis en prison », a-t-il résumé. Il a également interrogé le rôle du ministère des Finances, qui est l’ordonnateur principal du budget de l’État et qui ordonne les paiements de prêt par la CAA, au terme des différentes vérifications.

Sur les accusations de blanchiment, Edgard Alain Mebe Ngo’o est resté constant sur la qualité du rapport de l’Anif qu’il qualifie de tronqué. « En aucun moment il n’a été démontré des mouvements de fonds suspects, seulement des mouvements d’INDOSUEZ et de ceux de mon épouse et moi. Les transactions bancaires dans le monde font l’objet d’une surveillance sans précédent et ce depuis 2001 afin de traquer les opérations de blanchiment et de financement du terrorisme, donc vous ne pouvez rien déposer dans une banque sans justificatifs. Les accusations mensongères contenues dans la correspondance de l’ANIF n’ont pu être établies dans les transactions bancaires», a-t-il déclaré.

De façon générale, l’ancien ministre de la Défense pense qu’il fait l’objet d’un procès kafkaïen, car il ne se reconnaît dans aucune des infractions qui lui sont reprochées. En témoigne cette autre sortie devant le tribunal : «Je soutiens mordicus que je n’ai pas détourné, je n’ai pas été corrompu, je me suis expliqué sur les conditions d’obtention de mon patrimoine. Je comparais devant vous au nom de la loi et vous rendez justice au nom de la loi, j’attends sereinement que vous me rendiez en liberté. Et n’ayant pas détourné, je ne peux pas avoir de complices ». la prochaine audience est prévue le 24 mars prochain

 

 

Le Jour