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Djaïli Amadou Amal : « la littérature peut changer le monde »

L’écrivaine était l’une des invitées de la 7ème édition de « La Nuit des Idées » organisé par l’Institut français de Yaoundé du 23 au 30 janvier à Yaoundé et Douala.

Pour la 7ème Nuit des Idées qui s’est tenue du 23 et au 30 janvier 2022, le hall principal du Musée national était noir de monde le lundi 24 janvier dernier à Yaoundé. Ce jour-là, l’écrivaine Djaïli Amadou Amal était l’invitée. Au milieudes étudiants, des artistes , des plasticiens, des écrivains, la gagnante du prix Goncourt des lycéens 2020 a parlé de son aventure avec le monde de la littérature. Après avoir fait une brève présentation de son parcours, l’écrivaine a répondu à la question de savoir comment la littérature peut reconstruire les idées? Pour elle : « La littérature peut changer le monde. La plume d’un écrivain est une arme forte. Le but de la littérature c’est d’aider les autres, les reconstruire et de défendre des causes. La littérature m’a sauvé la vie parce qu’en lisant les autres, cela m’a permis de me reconstruire, d’être plus forte et d’avoir un autre regard sur le monde ». Et de préciser que c’est ce qu’elleespère transmettre aux générations futures en écrivant.

Avec un parcours plein d’embuches, Djaïli Amadou Amal s’est réfugiée dans la littérature pour pouvoir se sauver et s’évader. Un saut dans son passé pour mieux comprendre. Elle raconte : « Fiancée à l’âge de 14 ans et mariée à 17 ans,j’ai l’abus d’autorité de mon papa.Et c’est à ce moment que je décide de me lancer dans la lecture et je m’enfuis de la ville de Maroua pour Yaoundé ». « J’escaladais les murs de l’église catholique romaine de Maroua pour lire. J’ai commencé à trouver un certain réconfort dans la lecture. C’est ainsi qu’après la naissance de mes deux filles, je décide de m’enfuir », se souvient-elle, toute émue. Plus tard, elle se dirige vers l’Institut Français du Cameroun où elle a fait la rencontre de personnes passionnées. « Et c’est à ce moment-là que je prends mon envol », déclare-t-elle. Sous le regard des téléspectateurs, l’écrivaine est contente de partager son expérience.

Autrice de plusieurs œuvres aujourd’hui, Djaïli Amadou Amal dénonce les abus et les violences faites aux femmes.C’est l’essentiel de son roman intitulé « Munyal, les larmes de la patience », en français« Les Impatientes », présentement inscrit au programme des classes de Terminale. Chevalier de l’ordre national de la valeur et lauréate du prix Goncourt des lycéens 2020, Djaïli Amadou écrit ce qu’elle pense nécessaire et milite pour la défense et la promotion des droits de la femme. Entourée d’un public attentif et édifié par ses idées, l’émission s’est achevée autour d’une phase de questions-réponses.

Avec pour thème « reconstruire ensemble »,la 7eme Nuit des idées pour l’Institut Français du Cameroun, permettra d’explorer la résilience et la reconstruction des sociétés confrontées à des défis singuliers,la solidarité et les coopérations entre les individus, les groupes et les Etats, la mobilisation des sociétés civiles et les enjeux de construction et de fabrication de nos objets.

 

 

Le Jour