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Le paradoxe de la littérature africaine : beaucoup d’activités, peu de lecteurs / Entretien avec Fritz Bell, lauréat du Prix Nnanga Kon 2019

Fritz Bell, lauréat du Prix Nnangakon 2019

Il est depuis quelques jours l’heureux gagnant de la troisième édition du Prix Nnanga Kon. Son trophée lui sera remis lors de la prochaine cérémonie des Awards des Grands Prix des Associations Littéraires (GPAL). Fritz Bell, l’auteur de « Broutilles », le recueil de nouvelles qui lui a valu le sacre, nous fait l’honneur d’une interview exclusive.

Un prix littéraire, cela change-t-il grand-chose dans la vie d’un écrivain ?

Oui et non. Cela change certainement quelque chose dans la visibilité de l’écrivain et de son œuvre ; et cela accroit potentiellement le désir de découvrir ses textes. Dans ce sens, et partant du principe que nous écrivons d’abord pour être lus, oui, un prix littéraire apporte toujours un plus.

Maintenant il reste juste à savoir rester soi-même, à ne pas penser que le prix devrait faire de vous un autre homme.

La Nouvelle : votre style de prédilection ?

On peut dire ça en effet. J’ai bien dans mon escarcelle une pièce de théâtre, quelques poèmes, un essai chez Harmattan, mais je dois reconnaitre que je m’exprime plus, du moins jusque-là, par la nouvelle.

Qui sait, toutefois, ce que nous réserve le futur ?

Il est écrit dans un article que vous vous inspirez beaucoup de la naïveté enfantine. Si vous deviez jouer vous-même votre propre psychanalyste, comment expliqueriez-vous cette tendance ?

Je n’en sais rien, sincèrement. Nous aurons peut-être besoin d’un véritable spécialiste pour comprendre. L’inspiration est par définition divine, tandis que notre sensibilité est nécessairement liée à notre culture et à notre vie sociale. Je laisse à mes lecteurs la responsabilité de ces analyses.

Quelle est votre opinion sur l’évolution de la littérature africaine contemporaine ; on dénombre ces dernières années beaucoup d’activités à travers le continent : des salons du livre et autres événements en tout genre, des concours littéraires en veux-tu en voilà, de nouvelles maisons d’édition qui sont créées à tour de bras, de nouveaux auteurs qui font surface, etc. Mais encore et toujours le même constat navrant : très peu de lecteurs. A se demander si les auteurs africains eux-mêmes, qui se comptent quand même en nombres considérables, eu égard de la flopée de publications qui sortent des imprimeries, lisent leurs propres ouvrages. Comment expliquer ce paradoxe ?

C’est une phase transitoire à mon avis.

Transition culturelle et identitaire dans ce sens que l’Africain se bat encore pour se réapproprier sa culture. Et dans cet élan, on espère retrouver plus de mérite et de valorisation à citer TOWA ou SEYDOU BADYAN plutôt que Descartes ou Tsekov. La réforme des programmes scolaires est ici très fortement interpellée.

Nous souffrons par ailleurs d’une influence exacerbée des supports audio-visuels. Hier encore, le livre et la radio étaient nos principaux formateurs et informateurs ; et la flopée actuelle de média ne rend pas service au livre.

Mais je reste optimiste et j’encourage les Africains à continuer dans cet élan de production, de vulgarisation et surtout de valorisation. A terme, je pense en effet que c’est bien le livre qui restera.

Merci de nous avoir accordé de votre temps. A quand le prochain livre du lauréat Fritz Bell ?

Il est presque déjà là. Et en exclusivité pour vous :

Il s’agit d’un autre recueil de 10 nouvelles, toutes consacrées à la question de l’enfant dans le monde. Il sortira pour la première fois d’une maison d’édition Camerounaise.

Merci à vous des sacrifices consentis pour la promotion de la littérature Africaine.