Pour la seule journée du vendredi 9 avril 2021, le Cameroun aura perdu 4 de ses illustres fils. Il s’agit de l’ancien directeur général de la Cameroon radio and television (Crtv), le Pr Gervais Mendo Ze ; de l’ancien ministre des travaux publics, digne fils étudi, Martin Aristide Okouda ; de la princesse bamoun Rabiatou Maboune Njoya ; et du sénateur Chief Victor Nfon Mukete.
Un phénomène peu ordinaire a été aperçu sur le ciel de la ville de Yaoundé vendredi 9 avril dernier. Le soleil était entouré d’un cercle parfait délimité par un arc-en-ciel. Dans la mythologie des peuples bantous de la forêt équatoriale, ce signe présage généralement la disparition d’un grand homme. Ce fut par exemple le cas en juin 2017 dans la petite bourgade Etudi d’Ekoumeyeck, arrondissement de Ngomedzap, département du Nyong et So’o, quelques heures seulement avant la disparition de leur digne frère et fils, feu Mgr Jean Marie Benoît Bala.
Et le signe du ciel n’a pas trompé vendredi dernier, puisque dans la deuxième moitié de la journée, l’alerte de David Eboutou sur la mort de l’ancien dg de la Crtv, le Pr Gervais Mendo Ze, arrosait littéralement toutes les plateformes digitales. Condamné à 20 ans de prison ferme, le professeur dont on savait très malade sera finalement gracié par le chef de l’Etat en mars 2021, pour finalement aller rejoindre son créateur à l’âge de 77 ans. Et pour de nombreux observateurs, ce n’est pas un hasard, encore moins un simple concours de circonstance si le Pr Gervais Mendo Ze est parti à l’âge de 77 ans, surtout quand on se rappelle de la symbolique chrétienne de ce nombre. Dans la bible en effet, le nombre 77 renvoie au nombre de fois qu’il faut pardonner les offenses (Mathieu 18,22). Etant dûment entendu que 77, c’est-à-dire 7 répété 2 fois, voulait dire « indéfiniment » ou « sans limites », conformément au conseil de Jésus, c'est ainsi que les chrétiens doivent pardonner à leurs frères (Mt 18:21, 22). Et biensûr le Pr Gervais Mendo Ze est un homme qui a toujours su pardonner sans limite. un « monsieur capable de tout pour que l’action du président de la République rayonne. C’est l’image de la loyauté envers le président de la République », comme l’indiquera Charles Ndongo, l’actuel dg de la Crtv.
Les Camerounais n’avaient pas fini de pleurer l’auteur du titre à succès « Assimba », lorsque l’annonce du décès à Paris, du digne fils Etudi, Martinaristide Okouda, parti à l’âge de 70 ans. Selon les sources proches de la famille du défunt, l’ancien ministre des Travaux publics (Mintp) a été évacué en France il y a plusieurs jours. La « grande faucheuse » universelle va poursuivre sa saga macabre en emportant ad patres, Rabiatou Maboune njoya, l’écrivaine bamoun très prolixe. Aperçue en début de semaine au ministère des arts et de la Culture (Minac), rien ne présageait que la princesse Bamoun, inhumée samedi dernier, allait quitter les siens ce fameux vendredi 9 avril 2021. Pendant qu’on y était, la mort endeuillait un officier supérieur de nos forces de défense, le colonel Ngbwa.
Le clou de cette série macabre sera enfoncé avec l’annonce dans la matinée de samedi 10 avril 2021, de la mort du doyen d’âge du sénat, Chief Victor nfon Mukete âgé de 103 ans. L’on retient d’ailleurs de ce chef traditionnel des Bafaw dans la région du Sud-Ouest, qu’il avait été un grand artificier de la réunification du Cameroun dans les années 60. Il avait même pris le soin, avant sa mort, de céder son trône à son fils Ekoko VI Mukete. Paix aux âmes des disparus !
Source : La Nouvelle
