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Nord - Pitoa : Un chef traditionnel suspendu

Le lamido de Garoua, Sa majesté Ibrahim El Rachidine

Il est reproché à Djaouro Halidou, chef du village Karewa, l’insubordination envers les autorités administratives et traditionnelles.

Le village de Karewa, dans l’arrondissement de Pitoa, département de la Bénoué dans la région du Nord, est sans chef depuis le 14 août dernier. Djaouro Halidou, chef traditionnel de ce village depuis 21 ans, a été publiquement démis de ses fonctions par le lamido de Garoua, Sa majesté Ibrahim El Rachidine. Le nouveau souverain de Garoua lui reproche l’outrage à l’autorité administrative et l’insubordination envers l’autorité traditionnelle. Le lamido El Rachidine, en vertu de ses pouvoirs, a donné instruction aux éléments de la brigade de gendarmerie de Pitoa d’enlever immédiatement le drapeau camerounais devant sa concession. Selon des témoignages recueillis dans l’entourage du lamido, le chef déchu, convoqué plusieurs fois par le nouveau souverain de Garoua pour s’expliquer sur certains abus et dérives que ses sujets lui reprochent, a toujours brillé par son absence. Un affront que n’a pas avalé le lamido, qui a immédiatement initié sa procédure de suspension. «Je ne tolère pas l’insubordination envers le sous-préfet et envers ma propre personne…

L’administration du territoire sera assurée par son notable le plus digne de moralité, le wakili, jusqu’à ce que l’on s’assure qu’il veut revenir sur le doit chemin, sinon on entame la procédure de sa destitution », a martelé Sa majesté El Rachidine. «Nous n’accepterons pas l’insubordination ici. Il a été clairement dit que nous sommes les auxiliaires de l’administration et nous le resterons. Nous sommes là pour encadrer les hommes. Chacun dans l’ordre hiérarchique inverse devra encadrer les hommes. Le lamido encadre ses notabilités, lesquelles encadrent leurs yérima, leurs ardo, leurs lawane, jusqu’aux djaouro. Que les Dajouro de soumettent aux Lawane, que les Lawane se soumettent aux ardo et, éventuellement, aux Yerima. Que cela ne souffre de rien », a indiqué le lamido de Garoua.

L’occasion faisant le larron, Sa majesté Ibrahim El Rachidine en a profité pour remonter les bretelles aux nombreux autres chefs traditionnels régulièrement accusés par leurs sujets d’abus divers. Ils ont été invités à administrer les populations dans la rectitude, l’impartialité et le respect des droits de l’homme. Il a appelé à la cohésion sociale et au vivre-ensemble. «Toutes les ethnies se valent ici au lamidat de Garoua. Il n’existe aucune ethnie qui soit supérieure à l’autre. Nous sommes tous égaux. Chacun doit respecter le droit et l’honneur de l’autre», a-t-il conclu.

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